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It’s a free world

Réalisation : Ken Loach

Avec : Kierston Wareing, Juliet Ellis, Leslaw Zurek...

Angie en a marre de se faire exploiter par le système. En montant sa propre boîte de travail temporaire, elle est bien décidée à ne plus jamais se laisser diriger. D’abord sincère, la jeune femme se laisse rapidement aller à transgresser ses propres règles.

Ken Loach ne voit pas le monde en rose, on le savait. Mais depuis Le vent se lève, film sur la fin des idéaux, il semblait lui-même avoir perdu espoir. Impression confirmée avec It’s a free world où, pour la première fois, il s’attache aux pas d’un de ces exploiteurs qu’il honnit, en l’occurrence la très charmante mais très odieuse Angie, jeune femme prête à tout pour sortir de sa condition modeste. Y compris à voler et mentir, voire à piétiner ceux qui se mettent en travers de son chemin.

Ken Loach trouve-t-il des excuses à Angie ? Oui et non. Il montre certes comment elle en est arrivée là, elle-même victime d’employeurs peu scrupuleux et comment elle souhaite simplement renverser la vapeur et obtenir pour son fils et elle une meilleure vie. Mais dans le même temps, il prouve que, ayant vécu tout cela, Angie est encore moins excusable qu’une autre. Car ces gens qu’elle maltraite et exploite, ces immigrés sans le sou, ces travailleurs acharnés prêts à tout pour nourrir leur famille, ce sont justement ses frères de misère, des semblables avec qui, en d’autres temps (et dans d’autres films de Loach) , elle se serait serré les coudes.

Le réalisateur observe donc la chute d’Angie, l’explique même, mais se refuse à l’excuser. Ce serait excuser la société d’être pourrie, ou le monde de tourner à l’envers. Car Angie, c’est le symbole du mal qui ronge notre époque. Cet individualisme qui pousse les gens à se dresser les uns contre les autres au lieu de s’entraider, à ne penser qu’à soi, à avancer seul dans son coin, aveuglément et avidement. La division a toujours été la meilleure arme des puissants et Ken Loach le montre, ils sont sur le point d’avoir gagné. S’il restait une once d’espoir, même minime, il aurait disparu avec l’innocence d’Angie, définitivement happée par le côté le plus obscur de l’âme humaine.


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Grande Bretagne, 2007, 1 h 33
Sortie française : 02 janvier 2008
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